L’ISM a présenté, à l’occasion du colloque organisé par la SIAGI et CMA France le 4 février à la Banque de France, une enquête menée auprès de 1359 artisans, commerçants et professionnels libéraux sur le pilotage de leur trésorerie.
La moitié des TPE font face à des difficultés économiques.
Un premier résultat de l’enquête est de confirmer l’impact de la crise énergétique et du contexte inflationniste sur les TPE artisanales, commerciales et libérales.
- 47% des entreprises en recul d’activité en 2024.
- 44% en situation financière préoccupante, dont 17% très préoccupante.
- Aucun secteur épargné, le secteur de l’hôtellerie-restauration en 1èreligne.
- Les indicateurs s’améliorent avec la taille des entreprises.
- Le remboursement d’un PGE est en revanche un facteur de fragilisation des entreprises.
Les chefs d’entreprise sont majoritairement peu experts des questions de gestion et de financement
- 25 % des entrepreneurs déclarent avoir des lacunes en éducation financière et en gestion d’entreprise.
- Les entreprises de plus de 10 salariés, dirigées par des entrepreneurs diplômés de l’enseignement supérieur, sont plus attentives aux exigences de compétitivité.
- Les TPE sont peu outillées en interne pour le suivi de gestion.
- Le comptable : ressource conseil principale de la TPE en matière de gestion
La situation de trésorerie, 1er indicateur de pilotage de l’entreprise en matière financière
- Cet indicateur est également le plus immédiatement disponible ! Un indicateur marquant : les dirigeants consultent quasi quotidiennement leurs comptes bancaires, mais faute d’outils adaptés et en raison de l’externalisation de leur comptabilité, ces consultations ne débouchent pas systématiquement sur des actions correctives efficaces.
- La variation du CA est le second indicateur d’alerte.
- L’évolution des marges et la réception des bilans comptables sont moins souvent pris en compte, car leur disponibilité répond à une temporalité différente et induit une prise de recul (le suivi des marges paraît plus fréquent dans les entreprises de 3 salariés et plus).
- La frilosité des petites entreprises vis-à-vis du crédit bancaire persiste. L’utilisation de la trésorerie pour financer les investissements est pourtant souvent à l’origine de problèmes de trésorerie. La posture vis-à-vis du prêt bancaire varie en fonction de la taille et de l’ancienneté des entreprises.
L’éducation financière des chefs d’entreprise est corrélée à leur niveau de diplôme, à leur expérience et à la taille des entreprises … elle conduit à des choix de gestion différents.
- Des compétences d’autant plus cruciales dans un environnement économique dégradé : une entreprise sur six en situation financière très préoccupante.
- En cas de difficulté, les possibilités de réaction et de correction sont sans doute retardées par l’externalisation de la comptabilité.