2020, LA CRISE SANITAIRE A EU UN IMPACT VARIABLE SUR LE NIVEAU D’ACTIVITÉ DE L’ARTISANAT ET DU COMMERCE ALIMENTAIRE DE PROXIMITÉ
Ce baromètre met en avant l’impact très variable de la crise selon les secteurs d’activité. En effet, seule une partie des secteurs ont été contraints à fermer leurs établissements, principalement l’hôtellerie-restauration (le chiffre d ‘affaires a reculé de moitié dans l’hôtellerie, de 39% dans la restauration traditionnelle et de 30% dans les débits de boisson). D’autre secteurs ont souffert indirectement du confinement imposé à la population et de l’interdiction des rassemblements : en premier lieu les services des traiteurs (baisse du CA : 42%) et les pâtisseries artisanales –15%).
Ces activités sont les grandes perdantes de l’année 2021. Les autres activités (artisanat des métiers de bouche, commerce de l’alimentation) ont en revanche accru globalement leur activité : de nombreux consommateurs, limités dans leurs déplacements, ont retrouvé le chemin du circuit de proximité. D’autres client ont volontairement fréquenté les boutiques pour soutenir le commerce de proximité. Le chiffre d’affaires progresse ainsi de 16% dans les épiceries et de 15% chez les primeurs.
L’évolution de l’emploi salarié traduit ces évolutions : fin décembre 2020, le nombre de salariés avait baissé de 14% dans l’hôtellerie-restauration par rapport à l’année précédente (en partie en raison de la forte baisse des contrats « saisonniers »), alors qu’il progressait de 6% dans les secteurs du commerce (cavistes, bio, épicerie, fromagers, primeurs). En volume, ce sont près de 50.000 emplois qui ont ainsi disparu dans l’hôtellerie-restauration (des emplois supprimés voire, pour une partie d’entre eux, non pourvus en raison de difficultés de recrutement). Dans le même temps, l’artisanat et le commerce alimentaire créaient plus de 9000 emplois nouveaux, dont 2880 dans l’épicerie et 2750 dans les entreprises de boulangerie-pâtisserie.
La crise sanitaire a eu un autre effet indirect, celui de freiner les transmissions-reprises d’entreprises (les immatriculations sont globalement en baisse de 11% dans ces activités). Il s’agit sans doute d’un report des projets, le contexte ayant sans doute conduit à un attentisme des cédants et des repreneurs potentiels.
Les fermetures d’entreprise sont en conséquence en baisse, tout comme les défaillances, y compris dans l’hôtellerie-restauration. Cette bonne résilience du tissu d’entreprises est à mettre au crédit des dispositifs publics d’accompagnement. Au total, 15 milliards d’euros d’appuis financiers ont été mobilisés par les entreprises, dont la moitié à travers les Prêts Garantis par l’Etat. L’Hôtellerie-restauration a été en toute logique le secteur le plus accompagné : 37% des entreprises de ce secteur ont mobilisé un PGE, 71% ont bénéficié du Fonds de Solidarité, 90% du dispositif d’activité partielle.
Consulter le Baromètre CGAD (en ligne sur le site de la CGAD)
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