Les entreprises artisanales de moins de 20 salariés emploient 1 919 000 salariés fin 2023
L’emploi salarié a fortement progressé entre 2019 et 2022 (+ 150 000 emplois créés dans les TPE artisanales de moins de 20 salariés durant cette période marquée par la crise sanitaire). Toutefois, fin 2023, un retournement de tendance est observé avec un recul de -1,2% de l’emploi salarié. Les répercussions de la crise énergétique impactent particulièrement les TPE artisanales.
Le recul de l’emploi salarié dans l’artisanat concerne la quasi-totalité des régions en 2023. Le décrochage est le plus marqué dans les régions Grand Est (-2,2%), Bourgogne-Franche-Comté et PACA (-1,8%), Normandie et Hauts-de-France (-1,7%).
Ce sont les secteurs de l’artisanat de fabrication et du BTP qui sont le plus touchés (-2%). En revanche, l’emploi est stable dans les secteurs de l’alimentation et des services.
La dynamique d’embauche se stabilise à un niveau très élevé dans l’artisanat. Dans l’artisanat du BTP, les recrutement sont à la hausse (+1%) alors que les emplois salariés sont en baisse, ce qui peut être le signe d’un turn-over élevé et d’une difficulté à trouver les bons profils ou à fidéliser les salariés.
Travailleurs indépendants : le régime micro-entrepreneur renforce son attractivité
Le nombre de micro-entrepreneurs est en forte progression parmi les travailleurs indépendants (non-salariés). Fin 2022, les micro-entrepreneurs représentent 60% du total des non-salariés. Depuis 2017 (avant la réforme de ce régime intervenue en 2018), le nombre micro-entrepreneurs a presque doublé sur la période : +92%. Ce régime juridique est en hausse dans l’ensemble des secteurs de l’artisanat tandis que le nombre de travailleurs indépendants des régimes classiques diminue dans la majorité des secteurs depuis 2017, à l’exception de l’artisanat du BTP (+1%).
Le régime de la micro-entreprise est désormais majoritaire dans la plupart des secteurs d’activités : artisanat de fabrication, artisanat des services et plus faiblement l’artisanat du BTP. La flambée du nombre de micro-entrepreneurs doit toutefois être relativisée par les données économiques de ces entreprises : environ 1/4 d’entre eux sont inactifs économiquement et ne déclarent aucun chiffre d’affaires. C’est dans l’artisanat de l’alimentation qu’il y a le plus de projets « dormants » : 28% de micro-entrepreneurs inactifs.
Ce régime est rarement transitoire et l’activité des micro-entrepreneurs est leur activité principale dans la majorité des cas. Dans certains métiers, les micro-entrepreneurs sont plus actifs qu’en moyenne. Ainsi, dans l’activité de coiffure, 91% d’entre eux déclarent un chiffre d’affaires. C’est également le cas dans de nombreux métiers d’art.
En terme de revenus moyens en 2021, un écart important est constaté entre les indépendants des régimes classiques (28 670 €) et celui des micro-entrepreneurs (6 940 €). Les micro-entrepreneurs du BTP sont ceux qui ont un revenu moyen plus élevé.
De plus, cet écart de revenu est également présent selon le genre : le revenu moyen des indépendants hommes des régimes classiques est de 89% supérieur à celui des femmes. Les micro-entrepreneurs hommes ont également un revenu moyen 54% plus élevé que celui des femmes.
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