Le nombre de défaillances poursuit sa hausse
Les chiffres du premier trimestre de 2024 confirment une augmentation significative des défaillances dans les secteurs de proximité (artisanat, commerce, professions libérales). Cette tendance prolonge les mauvais chiffres de l’année 2023. Le recul de l’activité observé dans ces secteurs depuis un an a donc fragilisé une partie du tissu d’entreprises, notamment dans les activités touchées par la crise de la construction neuve et de l’immobilier.
Evolution annuelle par secteurs
Avec un total de 10 778 défaillances au cours du premier trimestre 2024 la sinistralité est en hausse de 19% par rapport à l’année précédente dans les secteurs de proximité. Cette progression est identique à celle de l’ensemble des secteurs d’activité. Elle est toutefois inférieure à celle qui avait vu exploser le nombre de défaillances entre les premiers trimestres 20211 et 2022 (48%).
Palmarès des secteurs avec les plus fortes évolutions annuelles
Tous les secteurs sont touchés, à l'exception de l'artisanat et du commerce de l'alimentation (le nombre de défaillances y est stable par rapport au 1er trimestre 2023, en raison d'un recul des défaillances dans les boucheries-charcuteries-poissonneries ; il progresse en revanche dans les autres secteurs).
La progression des défaillances est la plus forte dans les professions libérales techniques et du cadre de vie, en raison notamment d'une explosion des défaillances au sein des agences immobilières (+92% en glissement annuel).
La progression est également forte dans l'artisanat du BTP. Si la construction neuve est particulièrement impactée, la sinistralité gagne également du terrain dans les travaux d'installation, qui étaient jusqu'alors plus épargnés.
Dans l'artisanat de fabrication, les défaillances sont en forte hausse dans le textile-habillement, ainsi que dans le travail des métaux et la réparation-maintenance d'équipements industriels (des secteurs de forte sous-traitance).
Dans les services, ce sont les activités de transport qui sont les plus touchées en matière d'évolution annuelle des défaillances.
Données trimestrielles
Comparativement aux chiffres du 4e trimestre 2023, l'évolution des défaillances est en hausse de 5%. Les glissements trimestriels varient entre +2% dans l'artisanat du BTP et +17% dans l'artisanat de la fabrication.
Données régionales
L'évolution annuelle des défaillances (entre le 1er trimestre 2023 et 2024) est toutefois très contrastée selon les régions.
Elle est nulle en Bretagne et relativement limitée en Bourgogne-Franche-Comté (4%), dans le Grand-Est (5%), en Normandie (7%) et dans la région Centre-Val de loire (9%).
Ailleurs, la progression est généralement contenue entre 11% et 22% (Occitanie).
Seules deux régions affichent des taux supérieurs : la Corse (58%) et l'Ile-de-France (39%). Avec un quart du total des défaillances, la région capitale pèse donc lourd dans le bilan global. Les défaillances y sont notamment en forte hausse dans l'artisanat du BTP (+47%), dans l'artisanat des services (+45%) et dans l'hôtellerie-restauration (+41%).
Nombre de défaillances | Glissement annuel |
---|
Taux de défaillance
C'est dans l'artisanat et le commerce de l'alimentation, suivi par l'hôtellerie-restauration et l'artisanat du BTP, que le taux de défaillance est le plus élevé, avec respectivement 2,7 %, 2,5 % et 2,2 % défaillances annuelles pour 100 entreprises. Le taux le plus élevé est celui de la boulangerie-pâtisserie (3.3%). Le taux de défaillances est en revanche relativement faibles dans les professions libérales (le taux est de 0,1 % pour les professions libérales de santé et de droit, et de 0,8 % pour les professions techniques et du cadre de vie).
Activité | Taux de Défaillance | Évolution |
---|