Réalisée par voie électronique en novembre et décembre 2024 auprès de 2 900 artisans, commerçants et professionnels libéraux, cette étude dresse un état des lieux de la situation économique des entreprises artisanales, commerciales et libérales. Un zoom est consacré aux relations de ces entreprises avec les banques.
35% des entreprises de proximité en situation financière préoccupante
Les indicateurs économiques sont orientés à la baisse dans 1/3 des entreprises. En 2024, 31% des entreprises interrogées constatent une baisse de leur chiffre d’affaires, tandis que 42% rapportent une diminution de leurs marges.
La crise énergétique et l’inflation ont eu des répercussions massives sur les entreprises de proximité. Aucun secteur n’échappe à la tendance, bien que certains soient particulièrement touchés. Dans l’hôtellerie-restauration, 44% des entreprises se trouvent en situation financière préoccupante, avec 17% en situation très préoccupante. Cette situation dégradée s’observe également dans l’artisanat, où de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés similaires.
L’inflation des prix de l’énergie, des matériaux est souvent à l’origine de problèmes de trésorerie et de baisse des marges. Les entreprises de l’hôtellerie-restauration sont particulièrement impactées.
Le remboursement du PGE fragilise les entreprises concernées :
- 13% des entreprises remboursent actuellement un PGE (30% dans l’hôtellerie-restauration).
- Ces entreprises sont plus souvent en situation financière préoccupante (55% au lieu de 35%).
Toutefois, malgré le recul de l’activité, les tensions sur le marché de l’emploi persistent : des emplois restent non pourvus dans ¼ des entreprises employeuses.
Ces chiffres témoignent des tensions financières accrues auxquelles font face ces secteurs. 49% des entreprises indiquent que le poids des charges constitue un obstacle majeur à leur croissance, tandis que 15% évoquent des problèmes de financement comme une autre barrière à leur développement.
Les pratiques de financement des entreprises de proximité : la réticence face à l’emprunt bancaire reste forte
Dans ce contexte difficile, comment les entreprises de proximité financent-elles leur activité ? Si le recours au crédit bancaire reste une option, toutes ne l’envisagent pas de la même manière.
Les besoins de financement et les pratiques varient significativement selon la taille des entreprises : les sociétés recourent ainsi davantage au financement bancaire que les entreprises individuelles. Cependant, une partie des micro-entreprises fait également appel au crédit bancaire pour répondre à leurs besoins de financement.
Malgré cela, un certain scepticisme persiste vis-à-vis de l’emprunt bancaire, même si celui-ci reste la principale source de financement externe pour les entreprises de proximité. Environ la moitié des entreprises ne sollicite aucun financement bancaire. Seule une entreprise sur cinq recourt systématiquement au crédit bancaire pour ses besoins d’investissement, ce qui met en lumière des lacunes en matière d’éducation financière.
Le taux d’accès au crédit est élevé (y compris pour des crédits de trésorerie). Mais ces bons taux sont à minimiser :
- par la faiblesse des montants demandés,
- par la part d’entreprises auto-censurant toute demande (15%, dont 8% par anticipation d‘une réponse négative),
- et enfin par l’importance des garanties personnelles demandées (35% des sociétés concernées).
Les relations bancaires évoluent :
- si la mono-bancarisation reste la norme, les néo-banques percent sur le marché de la TPE (13%) ;
- la satisfaction vis-à-vis du suivi de l’entreprise par les banques paraît en baisse. Un besoin en conseil financier est notamment souligné.
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