Etude sur les entreprises de proximité dans le tissu commercial de quotidienneté des villes franciliennes

Région la plus peuplée et dense de France, l’Ile-de-France concentre près de 19 % de la population de France métropolitaine dans moins de 4 % des communes. La région est la plus urbanisée de France : seulement 4% de la population francilienne vit dans une commune rurale ; une même proportion des entreprises du périmètre U2P est localisée en commune rurale.

Concernant le tissu des secteurs de proximité, une étude U2P Ile-de-France/ISM menée en 2017 a mis en exergue quelques caractéristiques fortes :

  • Une dynamique de développement plus forte que la moyenne nationale ;
  • Une densité globale du tissu artisanal et commercial proche de la moyenne nationale, mais inférieure pour ce qui concerne certaines activités de quotidienneté (notamment les activités de l’Artisanat et du commerce de l’alimentation).
  • De grandes disparités entre Paris et les territoires de la petite couronne et grande couronne (la densité d’entreprises pour 10.000 habitants à Paris est certes à relativiser avec l’importance des flux de touristes et des migrations domicile-travail).

Alors que de nombreux travaux pointent les difficultés de maintien des commerces en milieu urbain dans les moyennes agglomérations (notamment dans les centres-villes), il était important d’éclairer le cas de la région Ile-de-France, seule mégapole européenne (hors Moscou), souvent « laissée de côté » pour sa « spécificité », à savoir une aire urbaine à taille régionale, où la notion de centralité est complexe à définir.

La demande de l’U2P Ile-de-France était donc de comprendre les dynamiques de fonctionnement des activités de quotidienneté dans la région (entendu comme l’ensemble des commerces/activités pour lesquelles les achats/recours sont fréquents et assurent un confort de vie par leur présence en proximité de la population, que ce soit dans les centres commerçants, les quartiers périphériques ou les centres bourgs des franges plus rurales.

L’objectif était également d’expliquer la moindre densité des activités artisanales et commerciales de l’alimentation, d’analyser leur évolution dans l’offre de services des territoires et de pointer les territoires moins desservis ou particulièrement fragilisés en matière d’offre de services/prestations de quotidienneté.

Les principaux résultats de l’étude sont les suivants :

  • Avec 100.000 établissements et 280.000 emplois salariés, les activités de quotidienneté (périmètre U2P) représentent 80% des établissements du commerce de détail et 60% des emplois salariés.
  • La localisation de ces activités est globalement corrélée à la population. Ce sont les territoires du centre de la Seine-et-Marne qui sont les moins bien pourvus. Ces territoires sont également ceux où la croissance des secteurs de quotidienneté est la plus dynamique.
  • Les activités de quotidienneté sont globalement en forte croissance (alors que les emplois du commerce non alimentaire sont en baisse). Le nombre d’établissements a augmenté de 30% en 10 ans (contre 3% pour la population) ; les emplois salariés ont progressé de +17%, une croissance plus importante que pour l’ensemble des emplois salariés franciliens (+9% sur la période). Ils ont créé en 10 ans 5 fois plus d’emplois salariés que les hypers et supermarchés.
  • Deux secteurs moteurs  forment l’ossature de ce tissu de quotidienneté : la restauration traditionnelle et la boulangerie-pâtisserie, qui emploient la moitié des salariés. Ces secteurs ont également été les plus dynamiques la dernière décennie, ainsi que globalement les secteurs de l’artisanat et du commerce de l’alimentation. Les activités de services créent des établissements, mais pas d’emplois salariés.
  • En conséquence, le taux d’équipement des communes en services de quotidienneté a progressé ces 5 dernières années, sauf pour ce qui concerne les médecins généralistes. Des activités de quotidienneté ont réapparu dans certaines communes rurales.
  • La forte dynamique économique démographique de l’Ile de France (hormis Paris) est sans aucun doute un facteur explicatif de la bonne dynamique globale observée.
  • A noter également : le développement d’activités mobiles (restauration rapide, services à domicile) concourt également à renforcer le taux d’équipement des communes, notamment dans les communes rurales.