Le Fonds d’Assurance Formation des Artisans de l’Artisanat a conduit en 2022 une enquête auprès de 1700 chefs d’entreprise artisanale ( dont 1300 avaient sollicité le FAFCEA pour la réalisation d ‘actions de formation). Quelques résultats issus de cette enquête donnent un éclairage sur les pratiques de formation des artisans.
Le FAFCEA a pour mission d’organiser, de développer et de promouvoir la formation des chefs d’entreprises artisanales ainsi que celle de leurs conjoints collaborateurs ou associés, de leurs auxiliaires familiaux et, pour l’exercice de leurs responsabilités, de ceux d’entre eux qui ont la qualité d’élus des Organisations Professionnelles. Il participe au financement de cette formation.
Pratique de formation
Globalement, en 2021, 3% des artisans ont fait appel au FAFCEA (4 à 5% en 2019). Ce taux peut paraître faible, mais peut s’expliquer par le fait que près d’un artisan sur deux exerce aujourd’hui sous le régime de la micro-entreprise.
La pratique de formation est un peu plus élevée dans les faits : certains artisans ne recourent pas au FAFCEA pour leur formation, notamment les chefs d’entreprise salariés ; d’autres auto-financent leur formation ou sont formés par le biais de leurs fournisseurs.
Les thèmes de formation sont relativement identiques entre bénéficiaires et non bénéficiaires : la moitié des formations portent sur des techniques professionnelles. L’importance des usages numériques transparaît néanmoins à travers les réponses : un besoin de formation aux usages numériques est identifié par 10% des non-bénéficiaires du FAFCEA. Une même proportion se dit favorable à un accompagnement dans ce domaine.
Les pratiques de formation dépendent du secteur d’activité, beaucoup plus que de la taille ou de l’ancienneté des entreprises. Sans surprise, les pratiques de formation sont plus répandues dans les métiers à forte technicité
On constate ainsi une forte polarisation des bénéficiaires dans quelques activités, notamment des activités de services (coiffure, esthétique, réparation automobile, contrôle technique) où plus d’un artisan sur dix s’est formé et a bénéficié des aides du FAFCEA en 2021 (respectivement 11%, 16% et 26%).
Dans l’alimentation, les dirigeants les plus investis sont ceux de la Boulangerie-Pâtisserie (5%) et de la poissonnerie (6%).
Dans le BTP, ce sont les artisans chauffagistes (8%), plombiers (6%) et électriciens (5%).
Posture vis-à-vis de la formation
Un résultat intéressant de l’enquête est d’en savoir plus sur la posture des artisans vis-à-vis de la formation continue. L’appétence pour la formation reste mitigée :
- les deux tiers ne se forment jamais (37%) ou rarement (32%). Toutefois, le rejet de la formation («cela ne sert à rien») est minoritaire et ne concerne que 15% des répondants.
- en revanche, ceux qui ont appel au FAFCEA, se forment de façon régulière : 75% se forment au moins tous les trois ans dont 56% au moins une fois par an.
Ces chiffres montrent que les bénéficiaires des formations entrent généralement dans une démarche de formation tout au long de leur vie professionnelle. Les bénéficiaires du FAFCEA sont ainsi relativement fidélisés à l’organisme.
Freins à la formation
Interrogés sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas suivi de formation en 2021, les non-bénéficiaires du FAFCEA indiquent les motivations suivantes:
1.l’absence de besoin, pour 43% d’entre eux ; l’ancienneté dans la fonction est un autre facteur évoqué par 7% des répondants : les artisans proches de la retraite ou anciennement installés ;
2. L’absence de temps disponible est évoquée par 28% des répondants ;
3. 7% considèrent la formation inutile ou ne sont pas intéressés ;
4. La conjoncture (la crise sanitaire ayant conduit pour certains à une baisse d’activité) a été un autre frein pour 4%.
5. Une part minime des répondants citent l’absence d’offre de formation adaptée (2%), l’organisation de formation en interne (1%), avec les fournisseurs (1%).
6. Le financement est un frein pour 2% des répondants.
7. 2% déclarent ne pas être informés sur les possibilités de formation.