L’Union des Entreprises de Proximité de la Région Ile-de-France fédère les organisations professionnelles du commerce et des services de proximité, dont les entreprises dynamisent les centres villes, en même temps qu’ils répondent aux besoins quotidiens de la population. La connaissance de ce tissu d’entreprises et des problématiques de son développement dans les territoires franciliens est une préoccupation majeure qui a conduit au développement d’un Observatoire web du Commerce et des Services de proximité.
En complément de cet outil d’observation, l’U2P Ile-de-France a conduit une enquête auprès des communes de plus de 5000 habitants, dans l’objectif d’en savoir plus sur le soutien local au commerce de proximité, et la santé économique de ces entreprises. L’enquête a été diffusée par voie postale auprès des maires. Une centaine de réponses ont été collectées, soit un tiers des communes de plus de 5000 habitants de la région.
Le commerce : une compétence encore mise en oeuvre par les communes
La loi NOTRe (2015) a intégré le commerce au bloc de compétences obligatoires « développement économique » transféré aux communautés de communes et d’agglomération, tout en laissant au bloc communal la liberté de définir ce qui relevait de la compétence intercommunale.
Selon l’enquête menée, la compétence « commerce » reste en majorité pilotée par les trois quarts des communes franciliennes. Ainsi, les relations avec les commerçants et professionnels de proximité restent dans la pratique assurées par les communes. Près de la moitié des responsables en charge du commerce (élus, administratifs) n’ont d’ailleurs aucun échange à ce sujet avec l’intercommunalité.
Dans la quasi-totalité des communes, le dossier « commerce » fait l’objet d’une délégation à un élu. 85% des communes ont créé un ou plusieurs postes de salarié en charge de ces secteurs. En revanche, seule une commune sur deux a créé une commission municipale pour la prise en charge du commerce de proximité.
L’implication des commerçants dans la vie et l’animation locale : des marges de progrès sont possibles
Concernant l’implication des professionnels dans la vie locale, 1/4 des conseils municipaux comptent au moins un commerçant parmi ses membres élus.
Les associations de commerçants sont un interlocuteur quasi-systématique des communes sur ces questions. Toutefois, ces associations sont absentes dans 1/4 des communes. Par ailleurs, l’action de ces associations de commerçants est souvent jugée inefficace (note moyenne : 5.7/10).
Un diagnostic du commerce local mitigé
La moitié des communes ont réalisé un diagnostic du commerce local ces 5 dernières années. Concernant la situation du commerce et des services de proximité, le diagnostic des élus et responsables des communes est mitigé, malgré la bonne dynamique démographique et économique de la région capitale :
- les besoins de la population en commerces et services de proximité sont insuffisamment couverts dans 40% des communes ;
- 60% des communs déplorent le manque de commerces « locomotives » ;
- 50% des communes considèrent que les commerces de proximité ne sont pas en bonne santé économique, même si les commerces alimentaires s’en sortent globalement mieux ;
- Les commerces sont jugés vieillissants dans un tiers des communes ;
- Un quart des communes sont touchées par une vacance importante des locaux commerciaux.
- L’activité des marchés forains est en baisse dans un tiers des communes.
Pour 71% des communes, le principal frein au développement du commerce et des services de proximité est le montant des loyers, jugé élevé dans 71% des communes. Les difficultés de stationnement viennent en second (soulignées dans la moitié des communes).
La plupart des élus et responsables interrogés considèrent que le développement de la grande distribution n’impacte pas le commerce de centre ville. Seules 40% des communes ont pris des mesures pour limiter la concentration des grandes surfaces et de centres commerciaux en réglementant leur emplacement.
Typologie des interventions en faveur du commerce et des services de proximité
L’enquête a permis de répertorier les principales actions économiques conduites en direction du commerce et des services de proximité. Globalement, les communes s’investissent prioritairement dans l’aménagement et l’immobilier d’entreprises :
- 81% des communes sont engagées dans un projet de redynamisation du centre-ville.
- 80% des communes proposent un accompagnement conseil aux commerçants, notamment dans la recherche de locaux.
- La moitié des communes ont usé du droit de préemption.
- 2/5 ont acheté des locaux et les loue à des commerçants
- 30% mettent à disposition des boutiques éphémères.
Concernant l’accessibilité, les mesures les plus répandues sont la création de places de stationnement et l’aménagement de zones piétonnes.
Exemples de projets communaux en faveur du commerce et des services de proximité
- Avon : Prime à l’installation pour la création de nouveaux commerces
- Blanc-Mesnil : chéquiers de bons d’achat
- Bois d’Arcy : construction d ‘une nouvelle halle de marché – future halle
- Chatou : concours de vitrines
- Colombes : mois du commerce et de l’artisanat
- Corbeil-Essonne : Action coeur de ville
- Dourdan : boutique éphémère
- Garches : Centre-Ville-Vivant
- Houilles : piétonnisation du centre-ville
- Mantes-la-Jolie : Fonctière de redynamisation territoriale
- Mantes-la-Jolie : Action coeur de ville
- Nemours : Action coeur de ville
- Nemours : Mon centre ville a un incroyable commerce
- Orsay : carte de fidelite numerique
- Provins : carte de fidélité numérique
- Romainville : mise en place de linéaires « commerces » dans le PLU
- Trappes : Action Coeur de ville