Les emplois salariés ont ainsi mieux résisté dans l’artisanat que dans l’ensemble du secteur privé.
Le Baromètre de l’artisanat ISM/MAAF se concentre pour ce nouveau numéro sur l’impact de la crise sanitaire et du premier confinement sur les entreprises artisanales.
Le document revient tout d’abord sur la situation « d ‘avant-crise ». Fin 2019, quand la crise sanitaire apparaît, l’artisanat sort en effet des soubresauts de la précédente crise financière et n’a pas retrouvé le niveau d’emplois salariés atteint dix ans plus tôt. C’est donc un artisanat convalescent qui fait face à la crise sanitaire . Si un effondrement de l’emploi était à craindre dans de nombreux secteurs, il semble que l’artisanat ait néanmoins limité la casse. Les emplois salariés ont ainsi mieux résisté dans l’artisanat (+1,7 % par rapport à 2019, soit 28.000 emplois créés) que dans l’ensemble du secteur privé où les effectifs ont diminué de 2 % (-311.000).
Une tendance positive observée sur l’ensemble du territoire.
C’est en Corse et en Provence-Alpes-Côte d’Azur que l’on observe les plus fortes augmentations (+3 %). La création d’emplois a été moins forte dans le Grand-Est, en Bourgogne-Franche-Comté, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bretagne et en Centre-Val de Loire (+1%), mais le solde reste positif.
La création d’emplois est portée par le BTP et l’alimentation.
La tendance positive observée à l’échelle nationale est menée par l’artisanat du BTP (+3 % d’emplois par rapport à 2019, 24 100 emplois créés) et de l’alimentation (+3 %, 5 100). Une croissance qui s’explique par la hausse de la demande en travaux de rénovation et de la consommation à domicile et par le retour vers les circuits de proximité.
Dans le détail, ce sont donc les secteurs du BTP qui sont les plus créateurs d’emplois et ce malgré l’arrêt des chantiers lors du premier confinement : maçonnerie générale/construction (+3%, soit 8 530 emplois créés en 2020), électricité / plomberie (+4%, 7 130 emplois) et travaux de finition du bâtiment (+2%, 6 760 emplois). Viennent ensuite la boulangerie-pâtisserie (+2%, 3 010 emplois), les services automobiles (+2%, 2 590 emplois) et la boucherie-charcuterie-poissonnerie (+3%, 1 610 emplois).
Sans surprise, les secteurs qui ont connu les plus grandes pertes d’emplois sont les secteurs qui ont été les plus touchés par les confinements successifs : les transports (-4 %, -540 emplois), la coiffure et les soins esthétiques (-2 %, – 2020 emplois).
Une baisse des embauches à relativiser en dehors du crack du 1er confinement.
Les entreprises de l’artisanat ont réduit leurs embauches de 8 % en 2020. Une baisse que l’on peut imputer aux mauvais résultats du 2ème trimestre 2020, période durant laquelle la France a été très strictement confinée. À cette époque, les entreprises de l’artisanat ont réduit leurs embauches de 32 % par rapport à 2019. Un recul observé dans l’ensemble des secteurs : l’alimentation (-44 %), les services (-35 %), la fabrication (- 34%) et le BTP (-23 %).
Toutefois, si l’on regarde les chiffres des trois autres trimestres, on observe que la dynamique de recrutement est relativement stable en 2020 par rapport à 2019 : -1 % d’embauches au 1er trimestre, +2 % au 3ème et – 2 % au 4ème.
La reprise des recrutements aux 3ème et 4ème trimestres est tirée par l’artisanat du BTP, avec des recrutements en hausse de 9 % par rapport aux mêmes trimestres de l’année précédente. Dans les autres secteurs, on observe de légers reculs qui peuvent s’expliquer par une baisse d’activité, par la plus grande prudence des entreprises mais aussi par la moindre mobilité des salariés (ils ont été probablement moins nombreux à changer d’entreprise, il y a eu donc moins de remplacements à pourvoir). Seul le secteur de l’alimentation a subi une baisse importante des embauches au dernier trimestre 2020 (- 18 %, surtout des CDD courts).
Création d’entreprises : très légère augmentation des immatriculations
Bonne surprise également du côté des indépendants : l’année a été marquée par une très légère augmentation des immatriculations (+ 1 % par rapport à 2019) malgré la baisse d’activité des micro-entrepreneurs. L’incertitude économique engendrée par la crise sanitaire n’a donc pas freiné la dynamique entrepreneuriale en 2020. Les immatriculations ont ainsi connu une légère augmentation d’1 % sur l’ensemble de l’année. Encore une fois, c’est le 2ème trimestre 2020 qui fait exception : on enregistre à cette période un recul de 25 % des immatriculations.
Sur l’ensemble de l’année, la progression des immatriculations concerne surtout l’artisanat de fabrication (+4 %) et le BTP (+2 %). Le léger recul des immatriculations observé dans le secteur de l’alimentation (-2%) peut s’expliquer par une baisse des opérations de transmission-reprise, liée au contexte d’incertitude.
Une baisse d’activité chez les micro-entrepreneurs
Moins couverts par les dispositifs d’aide, les micro-entrepreneurs de l’artisanat ont été sévèrement touchés par la crise. Cela d’autant plus que les chiffres d’affaires déclarés montrent une baisse moyenne de 12 % de leur chiffre d’affaires, en particulier dans les activités de taxis-VTC (-57 %) et de coiffure / esthétique (-32 %).
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