Le baromètre livre les chiffres des créations d’entreprises artisanales en 2019 : 177.500 entreprises créées, des chiffres en hausse, notamment dans les territoires de métropole. Les deux tiers des créateurs font le choix de l’entreprise individuelle, 95% se lancent dans l’aventure entrepreneuriale sans salarié.
Le baromètre pointe également la disparité des formats d’entreprise selon le mode d’installation : création ou reprise. 90% des entreprises reprises ont un statut de société, les deux tiers emploient des salariés. Le coût d’installation est plus élevé s’agissant d’une reprise : le ticket moyen est de 151.000 euros. 1 repreneur sur 10 est un cadre en reconversion.
Une forte hausse des créations d’entreprises (+ 13 %) avec des scores records pour les métropoles
En 2018, 177 500 entrepreneurs ont créé une entreprise artisanale*, soit un nombre en hausse de 13 % par rapport à l’année précédente. L’artisanat qui représente 26 % des nouvelles installations continue de soutenir fortement la création d’entreprises (ce taux atteint 39 % en Corse et 31 % en Bourgogne-Franche-Comté).
Les créations d’entreprises artisanales ont progressé dans toutes les régions malgré des disparités. La hausse des immatriculations a été plus forte que la moyenne dans les régions Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Grand Est et Ile-de-France (+ 15 %). La dynamique est un peu moins soutenue en Corse (+ 6 %), Occitanie, Hauts-de-France et Centre-Val de Loire (+ 10 %).
À l’échelon des territoires, ce sont les métropoles qui affichent la plus forte progression (+ 15 %) avec des scores qui dépassent 20 % pour les métropoles du Grand-Nancy, de Metz, de Rouen-Normandie et de Bordeaux. Au total, les métropoles représentent 32 % de la part des créations d’entreprises.
Les autres territoires témoignent également d’une bonne dynamique, notamment les communes rurales qui enregistrent une hausse de 13 % et représentent 20 % de la part des créations.
Une bonne dynamique tous secteurs confondus stimulée notamment par les plateformes du numérique
En 2018, tous les secteurs d’activité bénéficient d’une bonne dynamique grâce à une meilleure conjoncture économique, mais aussi au développement des plateformes du numérique. Le nombre de créations repart à la hausse notamment dans les activités du BTP (+ 11 %) où elles avaient chuté depuis 2015. Elles progressent par ailleurs fortement, comme les années précédentes, dans les activités de service (+ 17 %), mais aussi de manière plus inattendue dans les activités de l’artisanat de fabrication (+ 17 %).
Des entrepreneurs de plus en plus nombreux à se lancer « en solo »
L’étude met en avant un phénomène préoccupant : seules 5 % des entreprises créées emploient des salariés lors du démarrage de l’activité (contre 20 % en 2007). 95 % des entrepreneurs se lancent donc sans salarié : 68 % d’entre eux ont opté pour entreprise individuelle en 2018 (4 points de plus qu’en 2017), que ce soit sous sa forme classique (42 %), ou sous le régime micro-entrepreneur (26 %).
FOCUS REPRISE D’ENTREPRISES
L’installation par reprise est en baisse depuis une dizaine d’années et représente aujourd’hui moins d’une installation sur 10 (9%, hors micro-entrepreneurs)
Ce mode d’installation de moins en moins répandu est pourtant beaucoup plus porteur sur le plan de l’emploi : les 2/3 des entreprises reprises emploient en moyenne 2,3 salariés dès le démarrage de l’activité. L’artisanat commercial, que ce soit dans les métiers de l’alimentation ou des services, concentre 80 % de ces opérations de reprises.
Coût d’installation : un investissement plus élevé que la création ex nihilo avec des disparités sectorielles
Le coût moyen d’une reprise d’entreprises est de 151 000 euros. Corrélé à la taille des entreprises, il varie selon les secteurs. Le coût d’installation est moins élevé dans les activités de service (les deux tiers des coûts de reprise sont compris entre 10 000 et 100 000 euros). À l’inverse, les reprises sont plus capitalistiques dans l’alimentation (31% des coûts de reprises sont supérieurs à 200 000 euros) et les activités de fabrication (37% des coûts de reprises sont supérieurs à 200 000 euros).
Profil des repreneurs : une majorité d’anciens ouvriers ou techniciens externes à l’entreprise rachetée
53% des repreneurs sont étrangers à l’entreprise qu’ils ont rachetée, alors que l’autre moitié est en lien avec celle-ci : 25 % y sont salariés, 12 % sont membres de la famille du cédant et 11 % proviennent du réseau professionnel du cédant. Leur âge moyen est de 41 ans.
Les repreneurs étaient auparavant majoritairement ouvriers ou techniciens (70 %). Pour le tiers restant il s’agit de dirigeants d’entreprise (14%) ou d’anciens cadres d’entreprise en reconversion (12 %). Ce dernier profil est plus présent parmi les repreneurs du BTP (19 %) et les repreneurs d’entreprises de 3 salariés et plus (20 %).
Voir le BAROMETRE DE L’ARTISANAT ISM/MAAF : les chiffres de la création d’entreprise 2019