Tableau économique de l’artisanat : un entrepreneuriat en mutation (édition 2016)

L’étude analyse les tendances d’évolution de la création d’entreprise artisanale. Les chiffres clés montrent une stabilisation des immatriculations d’entreprises artisanales en 2016 (154000 créations). Les tendances sectorielles sont contrastées : baisse dans le BTP, stabilité dans la fabrication, hausse dans l’alimentation et les services.
Les tendances observées en 2015 se prolongent en 2016, notamment un rééquilibrage au profit des formes classiques d’entreprises.


La baisse des créations de micro-entreprises peut correspondre à un tarissement des vocations, 8 ans après la création du régime (qui a vu affluer dans l’artisanat 700000 candidats, soit 2% du total des adultes âgés de 20 à 59 ans), mais aussi à une saturation des marchés. Si le statut d’entreprise individuelle reste prédominant, on observe une évolution des choix pour ce qui concerne les formes sociétaires : le statut de SAS/SASU (dont les dirigeants ne cotisent pas au RSI) est ainsi désormais plus fréquemment choisi que celui de SARL/EURL.

L’évolution la plus significative ces dernières années est l’envolée des « petits » projets : indépendamment des micro-entrepreneurs, un tiers des entreprises sont désormais créées avec moins de 2000 euros. Parallèlement, le nombre d’entreprises créées avec des salariés ne cesse de baisser ces dix dernières années.

L’écart se creuse donc entre cet entrepreneuriat, plus flexible mais moins créateur d’emplois, et le modèle économique de la reprise d’entreprise artisanale, plus capitalistique : les trois quarts des reprises d’entreprises supposent ainsi désormais une mise de fonds supérieure à 16000 euros (dont la moitié plus de 80000 euros).

L’étude montre également la persistance d’un esprit entrepreneurial plus marqué dans le sud méditerranéen et la grande variété des profils et des parcours de créateurs.