Cette conférence (2021) fait le point de la situation de l’artisanat en sortie de crise sanitaire, à partir des données publiques et des études publiées.
Avant l’irruption de la crise sanitaire, l’artisanat portait les marqueurs de nombreuses mutations économiques et sociales :
- Evolution des qualifications : le niveau moyen de diplôme des artisans progresse
- Essor de l’initiative économique : forte hausse des créations d’entreprise
- Essor de l’auto-emploi : les micro-entrepreneurs majoritaires dans certains secteurs
- Panne de croissance des entreprises : les deux tiers des entreprises sans salarié
- Numérisation des entreprises & uberisation des marchés de l’artisanat.
D’une crise à l’autre : la crise sanitaire a touché un artisanat en convalescence
Début 2020, l’artisanat avait renoué avec une dynamique de développement, sans avoir cependant retrouvé le niveau d’emplois salariés atteint dix ans plus tôt, en 2010, notamment dans l’artisanat du BTP et de fabrication. Les soubresauts de la crise financière de 2008 ont en effet touché durablement ces secteurs, jusqu’en 2017, et cela de façon plus importante que les autres secteurs de l’économie. L’emploi artisanal a été touché dans toutes les régions, sauf en Ile-de-France et en outre-mer.
L’étude analyse la traversée de la crise sanitaire, l’impact des confinements et des fermetures administratives.
L’artisanat a largement mobilisé les dispositifs d’aide publique, pour surmonter les effets de la crise :
- Plus d’un tiers des entreprises ont mobilisé le Fonds de solidarité.
- Les deux tiers des salariés ont bénéficié du dispositif d’activité partielle.
- Forte mobilisation du PGE et hausse de l’endettement pour une entreprise sur dix.
Bilan de l’année 2020 : la moitié des entreprises ont été impactées financièrement
1 entreprise sur 10 en grande difficulté juge la situation insurmontable (contre 3% des PME selon l’enquête Bpifrance).
Toutefois, les aides ont permis de sauvegarder les emplois . Contre toute attente, les emplois salariés sont globalement en hausse en 2020. Le choc concentré sur le 2e trimestre a été amorti par le dispositif d’activité partielle. Deux secteurs ont été épargnés et ont créé des emplois : le BTP et l’alimentation.
Les TPE n’ont pas investi de façon significative dans le numérique au cours de cette période. Les usages numériques restent encore insuffisants.