Dynamique des emplois et tendances d’évolution dans les entreprises de proximité de Bourgogne-Franche-Comté – Edition 2020

Mis en place en 2020 par l’ISM à la demande de l’U2P Bourgogne-Franche-Comté, l’atlas web des emplois de proximité est un outil qui sera actualisé chaque année et qui a vocation à s’enrichir de nouveaux indicateurs, cela pour répondre aux besoins d’observation des acteurs économiques territoriaux.

L’objectif est d’analyser l’évolution des secteurs et des territoires dans la durée. La dynamique des
emplois est ainsi observée sur une durée de 5 à 10 ans Chaque année, les données sont actualisées, permettant un suivi des évolutions, au plus près des réalités et de la conjoncture économiques.

L’outil a également vocation à intégrer de nouveaux indicateurs afin d’approfondir l’analyse et les
thèmes observés Dans cet objectif, et afin d’enrichir les sources de données, l’U2P Bourgogne
Franche Comté engage des partenariats avec les institutions économiques régionales, à l’exemple des conventions signées avec l’URSSAF et Pôle Emploi.

Le tissu artisanal, commercial et libéral des secteurs professionnels de l’U2P représente 114.000 établissements et 131.000 salariés dans la région. Bien qu’important, son poids dans l’économie marchande (1 établissement sur 2, 1 salarié sur dix) est moins élevé qu’au plan national Le constat est le même pour la densité (4.050 établissements pour 100 000 habitants contre 5.130 en moyenne nationale).

La répartition des établissements est relativement homogène, même si la densité est moins forte dans les zones d’emploi « industrielles » de la région Montbéliard et Creusot Montceau. Le tissu libéral est également plus polarisé sur les axes Dijon Besançon Macon celui de l’hôtellerie restauration dans la partie bourguignonne.

Concernant la période 2014-19 dont l’étude dresse un bilan pour les zones d’emploi régionales, on observe une hausse (+19% contre +26% au plan national) du nombre d’établissements et donc des emplois non salariés. Cette progression est forte dans les activités libérales et l’artisanat des services. Elle s’explique par la hausse des créations d’établissements sur la période (+24%). Cette bonne dynamique entrepreneuriale est toutefois de plus en plus portée par des micro-entrepreneurs (dont le nombre progresse de 41% durant les mêmes années) et se traduit peu par des créations d’emplois salariés

L’emploi salarié en 2019 est stable (+1%) comparativement au niveau atteint en 2014 (alors que la progression moyenne est de 6% au plan national). La reprise économique des années 2017 à 2019 a donc été plus ténue en Bourgogne-Franche-Comté dans les secteurs de proximité, une caractéristique liée sans doute à la ruralité. On observe également que l’évolution de l’emploi est très variable selon les territoires : les secteurs de proximité ont ainsi perdu des emplois salariés dans la moitié des zones d’emploi (principalement dans les territoires bourguignons, exception faite des zones de Dijon, Beaune et de Chalon-sur-Saône).

La santé des secteurs est également variable. Les secteurs porteurs et créateurs d’emplois sur la période sont la restauration traditionnelle, les activités libérales (hormis les architectes et géomètres), l’artisanat et le commerce de l’alimentation, ainsi que les services automobiles.

De nombreux secteurs enregistrent une baisse de leurs emplois salariés, malgré la hausse des établissements. C’est le cas notamment de l’artisanat du BTP, des soins à la personne
(notamment la coiffure), de la boucherie charcuterie poissonnerie, du travail du bois, du travail des métaux. L’hôtellerie paraît en restructuration, avec à la fois une baisse des établissements et des emplois salariés.

Malgré cette relative atonie de l’emploi, les tensions de recrutement semblent progresser en 2018 et 2019 (avant l’irruption de la crise sanitaire). Les déclarations d’embauche progressent ainsi fortement (+27%) de même que les offres d’emploi. Cette hausse des recrutements, bien supérieure à celle des créations nettes d’emplois, peut s’expliquer par des besoins de remplacement élevés (départs à la retraite, mobilités des salariés) ou par des
difficultés à trouver les profils recherchés Une baisse du nombre de demandeurs d’emploi s’observe également parallèlement dans de nombreux métiers en 2018 et 2019 même si la réserve reste très importante dans certains métiers. On observe enfin que les tensions entre l’offre et la demande sont très variables pour un même métier d’un territoire à l’autre.

Concernant enfin le renouvellement des emplois par l’apprentissage, cette voie de l’alternance est très développée dans les secteurs de proximité qui forment un apprenti sur deux en région. L’apprentissage est encore plus présent dans les territoires de la moitié Est de la région. Le nombre d’apprentis formés par les entreprises de proximité est en hausse entre 2016 et 2019 dans tous les secteurs, exception faite de l’hôtellerie restauration.