Situation d’avant-crise : des effectifs d’apprentis en hausse
En 2018-2019, près de 150 000 apprentis se sont formés aux métiers de l’artisanat, un chiffre en hausse de 2 % par rapport à l’année précédente et cela pour la troisième année consécutive.
L’artisanat de l’alimentation est le seul secteur dont les effectifs ne progressent plus (-2 %). Globalement, dans la France d’avant-crise, la dynamique est plus forte dans les régions de la moitié ouest du territoire.
Les effectifs progressent dans tous les types de diplômes, mais la croissance est tirée par les inscriptions dans
les diplômes de l’enseignement supérieur. En effet, le nombre d’apprentis progresse de 9% dans les niveaux supérieurs post-bac, le BTS étant un diplôme de plus en plus attractif et recherché dans les entreprises.
Une dynamique menacée par la crise sanitaire ?
Avec la crise sanitaire, les apprentis ont été touchés par les mêmes dispositions que les autres salariés (télétravail, chô- mage partiel, garde d’enfant…).
La fermeture administrative de certaines activités a contraint près de 25 000 apprentis à cesser leur travail en entreprise, principalement dans les activités de soins à la personne (coiffure, soins de beauté, et dans le commerce de fleurs). La mise en chômage partiel a toutefois concerné beaucoup d’autres secteurs, notamment l’artisanat du bâtiment.
L’apprentissage, première filière de formation de l’artisanat
Plus de la moitié des jeunes sont formés aux métiers de l’artisanat par la voie de l’apprentissage. La filière de l’apprentissage prédomine encore plus largement dans la formation aux métiers de l’alimentation (plus de 3 candidats sur 4 aux diplômes sont formés en apprentissage), suivi par la formation aux métiers du BTP (57 % des sortants de formation sont issus de l’apprentissage). Les secteurs de la fabrication et des services se distinguent par une formation majoritairement préparée par la voie scolaire.
Un taux d’emploi des apprentis élevé comparativement à la voie scolaire
Le taux d’emploi des apprentis demeure bien supérieur à celui des élèves formés par voie scolaire : la chance d’accéder à un emploi dans les 7 mois suivant la sortie de formation varie ainsi du simple au double au profit des apprentis. De la même façon, le taux d’emploi des apprentis diplômés augmente avec le niveau de diplôme.
Le diplôme en poche, près d’un apprenti sur deux est embauché par l’entreprise qui l’a formé. Ce taux de maintien dans l’entreprise est plus élevé pour une formation de niveau 4 (53 %), ainsi que dans les secteurs du BTP et de la fabrication (52 %).
L’insertion dans l’emploi varie selon les régions. Les Pays de la Loire,la Bretagne et la Bourgogne-Franche-Comté affichent un plus fort taux d’emploi (respectivement 80%, 74% et 73%) contre 68% en moyenne nationale. Ce taux d’emploi est très sensible à la conjoncture et à la situation économique locale.
60% des ex-apprentis en CDI à leur sortie de formation
60 % des apprentis sont embauchés en emploi à durée indéterminée 7 mois après la fin de leur formation en apprentissage : 58 % sont en CDI, 1 % sont installés à leur compte et 1 % sont engagés dans l’armée. Cette part est de 54% pour les apprentis de niveau 3 et elle monte à 71 % dans les diplômes de niveau 4 et 5. Un quart des apprentis de niveau 3 ont un emploi à durée déterminée (CDD).
C’est dans l’alimentation que les ex-apprentis ont davantage un emploi à durée indéterminée (64 %) ainsi que dans les activités de services (63%). Près d’un quart des apprentis ont un emploi à durée déterminée 7 mois après leur sortie de formation.
L’apprentissage : une passerelle efficace pour se réorienter
L’orientation des jeunes, le choix d’un métier interviennent parfois tardivement. Si une majorité d’apprentis en CAP font le choix de l’apprentissage et entrent en CAP dès la sortie de collège, un tiers sont en parcours de réorientation après avoir abandonné un autre cursus. 13% sont en poursuite d’étude et entreprennent la préparation d’un CAP après avoir obtenu un autre diplôme de l’enseignement secondaire, voire supérieur. Les apprentis en réorientation pro- viennent majoritairement du lycée pro- fessionnel (56%), 29% étaient en lycée général, 5% dans l’enseignement supérieur, 10% en emploi ou demandeurs d’emploi.