Le soutien à la transmission-reprise d’entreprise est un enjeu important pour la structuration du tissu artisanal et la pérennisation des emplois : 30% des entreprises de plus de 3 ans sont ainsi issues d’une reprise. La dynamique d’évolution de ce mode d’installation est pourtant peu connue, dans l’artisanat comme dans l’ensemble de l’économie.
Quelles sont les formes de la reprise d’entreprise artisanale ? Qui sont les repreneurs ? Peut-on évaluer le nombre des installations par reprise ?
Ce nouveau dossier « focus » de l’Institut Supérieur des Métiers dresse une synthèse des données disponibles sur le sujet et confirme la baisse du volume des reprises artisanales depuis 2008. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :
- Un facteur conjoncturel : la crise et la baisse d’activité ont freiné, du moins en 2009 et 2010, la mise sur le marché d’affaires à céder ;
- Le maintien, à un niveau élevé, des coûts de transaction des fonds de commerce ;
- La mutation du système entrepreneurial : avec la micro-entreprise, l’aventure entrepreneuriale est désormais possible de façon spontanée, éphémère et sans risque, une démarche aux antipodes de la reprise d’entreprises ;
- Un facteur structurel : le nombre d’entreprises artisanales potentiellement transmissibles n’augmente pas ;
- Un décalage croissant entre l’offre (le marché des cessions) et la demande (les affaires recherchées par les repreneurs potentiels).
Ce dossier ébranle enfin un certain nombre d’idées reçues :
- Les repreneurs ont des profils peu différents des créateurs « ex nihilo ».
- Le marché de la cession est souvent surestimé : toutes les entreprises artisanales n’ont pas vocation à être cédées.
- Le marché n’est pas déterminé uniquement par l’âge des dirigeants en fin d’activité professionnelle.