Les métiers de l’artisanat ont-ils un genre ? Parcours et portraits d’apprentis et jeunes professionnels en Pays de la Loire (étude U2P Pays-de-la-Loire /ISM)

Les femmes sont peu nombreuses dans certains métiers de l’artisanat. La formation et l’exercice des métiers de l’artisanat restent donc fortement genrés, notamment les métiers de boucher, boulanger, maçon, ébéniste, fleuriste, charcutier. Les choix d’orientation se font encore souvent par référence à un adulte exerçant le métier. Cette nécessaire « incarnation » du métier et référence à un modèle est souvent un frein à l’orientation vers certains métiers de l’artisanat. Il sera ainsi difficile pour une jeune femme de se projeter dans un métier représenté principalement par un homme et inversement.

1/3 des artisans sont des femmes en région Pays de la Loire
Diplômes et métiers les plus genrés de l’artisanat
(part d’apprenties parmi les effectifs)

Dans ce contexte, l’U2P des Pays de la Loire a conduit l’action « Mon métier en tous genres » afin de valoriser des parcours de jeunes femmes formées à un métier à recrutement majoritairement masculin (ou inversement). Par ces témoignages, l’objectif est produire des « contre-modèles » à destination des jeunes en cours d’orientation. Une dizaine de jeunes de la région Pays de la Loire, qui exercent aujourd’hui dans différents métiers de l’artisanat, ont accepté de témoigner, des interviews recueillies par l’Institut Supérieur des Métiers.

Le parcours de ces jeunes illustre la formation et le quotidien des métiers de boulanger/ère, charcutier/ère, boucher/ère, poissonnier/ère, vendeur/se en alimentation, prothésiste dentaire, fleuriste, maçon/ne ou menuisier/ère. L’objectif est bien de décliner tous les métiers au masculin et au féminin.

Qu’on soit homme ou femme, ces entretiens montrent que la passion suffit pour dépasser les préjugés genrés qui sont encore souvent attachés à ces métiers.
Cette passion du métier est un point commun à l’ensemble des apprentis interrogés. Souvent une vocation d‘enfance, elle peut se révéler également à l’occasion d’un stage ou d’un emploi. Dans tous les cas, on n’exerce pas «dans la durée» un métier artisanal sans passion.

La diversité des parcours des jeunes interviewés, hommes et femmes, montre également que les voies d’accès aux métiers sont multiples et peuvent intervenir à différents moments de vie :

  • en fin de collège ;
  • dans le cadre d’une réorientation et d’un second parcours de formation, depuis le lycée ou l’enseignement supérieur ;
  • dans le cadre d’un parcours de spécialisation (de nombreux apprentis se forment ainsi à plusieurs métiers «connexes»). ;
  • voire depuis le monde de l’emploi.