Dans ce baromètre, le périmètre d’analyse est restreint aux secteurs de l’artisanat permettant à la population de réaliser ses achats du quotidien (alimentation : charcuterie, Boulangerie, Pâtisserie, Chocolaterie-confiserie, Boucherie-charcuterie, Poissonnerie ; services : Fleuristerie, Réparation d’appareils domestiques, Cordonnerie, Blanchisserie-pressing, Coiffure, Soins de beauté) et, par comparaison, aux autres secteurs présents dans l’animation commerciale des communes rurales et urbaines (commerce alimentaire et non alimentaire, restauration).

Le nombre d’entreprises artisanales est en forte progression depuis une décennie, mais qu’en est-il de ces secteurs qui animent l’offre commerciales villes et bourgs?

Ces activités artisanales représentent une entreprise sur trois et un emploi salarié sur six au sein des secteurs du quotidien, qu’ils soient alimentaires ou non alimentaires. À noter : les entreprises de coiffure et de soins de beauté sont aujourd’hui plus nombreuses que les boulangeries et boucheries.

Entre 2017 et 2019 (avant la crise sanitaire), le commerce de quotidienneté affichait un développement contrasté:

• croissance dans les secteurs de l’alimentation (artisanat, commerce, restauration), signe de  l’attractivité retrouvée des formats de proximité auprès de la population

• fragilisation des emplois de l’artisanat des services et du commerce non alimentaire, liée à la concurrence du e-commerce ou au développement des services à domicile.

En trois ans, les secteurs de quotidienneté ont permis la création de 87.000 emplois salariés, dont les ¾ dans les restaurants cafés et traiteurs.

L’artisanat de l’alimentation a créé 9.350 emplois salariés, dont 8.600 dans la boulangerie-pâtisserie, ce secteur créant plus d’emplois que les supermarchés.

Dans l’artisanat des services, l’emploi est orienté à la baisse dans l’activité de coiffure (-1.400) et dans la blanchisserie pressing (-200).

Les hypermarchés ont perdu des emplois (-2.700), de même que le commerce de l’habillement (-5.770) et le commerce de chaussures (-2.950).

L’évolution de la population est le premier critère de développement ou de recul des commerces de quotidienneté dans les territoires. La croissance du tissu d’entreprises est en conséquence plus

forte dans les grandes unités urbaines, même si une hausse s’observe dans tous les territoires.

Ce phénomène s’observe particulièrement dans l’artisanat de l’alimentation, dont le nombre d’établissements progresse entre 2017 et 2019 de 1% dans les communes rurales et de 8% dans l’unité urbaine de Paris.

La dynamique de l’emploi apparaît fragile dans les communes rurales (stabilité dans l’artisanat de l’alimentation, -4% dans l’artisanat des services), sauf pour ce qui concerne les cafés-restaurants.

Le commerce non alimentaire perd quant à lui des emplois dans tous les types de territoires.

Le développement du tissu s’opère de fait dans des communes déjà équipées et peu de retombées positives sont observées en milieu rural.

Si le taux d’équipement des communes en services de coiffure ou d’instituts de beauté progresse entre 2014 et 2019, ce phénomène est lié au déploiement d’activités à domicile. En revanche, le nombre de communes équipées d’une boulangerie-pâtisserie ou d’une boucherie-charcuterie continue de s’étioler.

Le taux d’équipement des communes varie également selon les départements : entre 14% et 100% des communes sont équipées pour les boulangeries-pâtisseries (taux national : 37%), et entre 6% et 100% pour les boucheries (taux national : 22%).

Globalement, les territoires les mieux desservis sont les communes de Bretagne et des Pays de la Loire, de l’Ile-de-France, des départements rhonalpins et du pourtour méditerranéen. La desserte des communes des départements picards, champenois et de Bourgogne-Franche-Comté est en revanche moins bonne.

Dans ces activités, le taux d’équipement progresse en Ile-de-France, dans les territoires rhonalpins, dans le massif pyrénéen et dans le pourtour méditerranéen.

En matière de hausse du taux d’équipement des communes, la palme revient à la Moselle et à l’Isère.

L’évolution départementale du nombre de salariés dans les secteurs du quotidien relevant de l’artisanat confirme ces fractures territoriales :

• la croissance est forte dans les départements de métropoles, sur le littoral atlantique et dans les départements rhônalpins.

• le tissu d’emplois se délite en revanche principalement dans des zones en perte de population : Bourgogne Franche Comté, Centre Val de Loire, sud du Massif Central.

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