Portrait des apprentis de l’alimentation (2022, Observatoire des métiers de l’alimentation)

L’Observatoire des Métiers de l’alimentation a renouvelé l’enquête menée en 2019 auprès d’une cohorte de 2570 apprentis en cours de formation dans un métier de l’alimentation (boucherie, boulangerie, charcuterie, chocolaterie-confiserie, pâtisserie, poissonnerie).

Cette enquête vise à dresser un portrait des apprentis dans ces métiers, leur parcours d’orientation et de formation, leur vie d’apprenti, les relations avec les entreprises. Pour cette édition, un focus était également posé sur les conséquences de la crise sanitaire.

Les résultats de cette étude ont été présentés par l’Institut Supérieur des Métiers lors de la Journée d’Echange organisée le 13 septembre 2022, en mettant en relief les évolutions constatées depuis 2019.

43.000 apprentis formés dans les entreprises artisanales et commerciales de boucherie, boulangerie, charcuterie-traiteur, chocolaterie-confiserie, pâtisserie et poissonnerie

Selon l’enquête, le nombre moyen d’apprentis formés par entreprise progresse : 2.6 en 2022 (contre 2.4 en 2019).

Profil des apprentis

Les apprentis de l’alimentation se caractérisent par leur âge (la moitié sont mineurs) et par le niveau de diplôme préparé (77% préparent un CAP ou une mention complémentaire).

On observe une féminisation progressive des effectifs dans les diplômes des coeurs de métiers (sur tout dans la filière farine/sucre) : au total, 1/3 des apprentis sont des femmes.

L’apprentissage est souvent une histoire familiale, pour 40% des apprentis.

Conditions de vie

76% des apprentis sont logés chez leurs parents (71% en 2019). 96% des apprentis recommandent la formation en apprentissage. Conséquence sans doute de la crise sanitaire, une part plus importante d’apprentis sont domiciliés chez leurs parents , y compris les apprentis majeurs. Il s’agit là de la principale évolution constatée dans les conditions de vie des apprentis.

En raison des horaires spécifiques des métiers de bouche, et de leur âge (absence de permis de conduire), la proximité entreprise/domicile est recherchée.

  • la durée de trajet domicile/entreprise est de 15 mn en médiane (40mn pour ce qui concerne la durée de trajet domicile/CFA)
  • 32% des apprentis ont leur permis de conduire, 56% ont recours à la voiture comme moyen de transport (les apprentis sont donc souvent véhiculés par leurs parents ou proches).

Orientation, découverte du métier

83% des apprentis ont découvert leur métier par l’un des trois vecteurs suivants : un rêve d’enfant (35%) ; la connaissance d’un professionnel exerçant ce métier (29%) ; La réalisation d’un stage (le mode de découverte du métier le plus fréquemment cité : 45%). L’incarnation du métier est donc beaucoup plus efficace que les salons, journées portes ouvertes, ou journées d’information. L’influence des professeurs et des parents apparaît peu importante. Ces caractéristiques sont inchangées depuis 2019.

Les parcours avant l’entrée en formations e diversifient : seuls la moitié des apprentis proviennent directement du collège. 20% sont en réorientation scolaire, 20% sont en poursuite d’études, 10% sont en reconversion ou en reprise d’études (professionnalisation de jeunes adultes, sans emploi ou anciens salariés).

Dans 93% des cas, les apprentis en provenance du collège ont obtenu l’affectation correspondant au premier choix exprimé. 7% des apprentis font état d’une orientation imposée.

Toutefois, 36% des apprentis sont insatisfaits de l’accompagnement reçu en matière d’orientation. Le mécontentement porte en premier lieu sur le manque d’informations données sur l’apprentissage et les CFA. Deux autres motifs d’insatisfaction sont exprimés (19% des apprentis) : l’absence de conseil pour les lycéens, étudiants et jeunes adultes en réorientation ; la difficulté, pour les bons élèves en fin de troisième, à imposer leur choix d’orientation vers l’apprentissage. Ces problématiques devront être prises en compte par la réforme engagée sur l’orientation des jeunes.

Recherche de l’entreprise d’accueil : aisée pour 70% des apprentis

Globalement, 73% des apprentis ont démarché 5 entreprises au plus, 37% n’en ont démarché qu’une seule ; pour 70% d’entre eux, la recherche a duré moins d’un mois. Le temps de recherche est un peu plus long pour les jeunes inscrits en diplôme de niveau 4 (ex : Brevet professionnel) et pour les apprentis majeurs.

Les mesures d’aides exceptionnelles à l’apprentissage semblent avoir facilité la recherche d’une entreprise d’accueil : 13% des apprentis ont démarré leur formation sans avoir signé de contrat d’apprentissage, une disposition renforcée pendant la crise sanitaire.

Impact de la crise sanitaire

La crise sanitaire a conduit à une désorganisation de la formation pour les 2/3 des apprentis : un apprenti sur deux a pris du retard dans sa formation, 15% ont décroché en totalité. Les deux tiers des apprentis signalent des problèmes de santé consécutifs à la crise sanitaire. En revanche l’impact a été plus faible sur la vie en entreprise.

Des jeunes satisfaits de leur statut d’apprenti

La satisfaction des apprentis vis-à-vis de leur situation d‘apprenti est majoritairement très bonne. La note moyenne est de 7,9 (au lieu de 7,7 en 2019). Une confiance partagée dans les perspectives d’emploi.

96% des apprentis recommandent la formation en apprentissage.

Télécharger la synthèse de l'étude 2019 sur le site de l'Observatoire des Métiers de l'alimentation

Consulter le diaporama présenté par l’ISM lors de la Journée d’Echange de l’Observatoire des Métiers de l’alimentation