Impact du confinement : 20% des entreprises et 10% des salariés à l’arrêt

Comme lors du premier confinement, la fermeture administrative a touché environ 1.100.000 entreprises du secteur marchand non agricole, autant de dirigeants (majoritairement des travailleurs non salariés) et 2.100.000 salariés. C’est donc un pan important du tissu économique qui a été gelé une seconde fois pour des raisons sanitaires.

En volume, ce sont les restaurants-traiteurs et les commerçants de détail non alimentaires qui sont les plus touchés : ils représentent 70% des entreprises à l’arrêt. Les trois principaux secteurs concernés sont :- la restauration traditionnelle (115 000 entreprises et 406 000 salariés) – la restauration rapide (95 000 entreprises et 262 000 salariés) est sans doute moins touchée, grâce au maintien de la vente à emporter ;- la coiffure est le principal secteur touché dans l’artisanat, avec 87.000 entreprises et 93.000 salariés.

L’impact du confinement sera d’autant plus grand que les entreprises fermées exercent pour la plupart d’entre elles dans des activités « en perte de vitesse » depuis une dizaine d’années. Symptôme de ces difficultés, les secteurs du commerce d’habillement, de chaussures, d’électroménager, de livres, ont perdu des milliers d’emplois salariés entre 2010 et 2019.

Une méforme visible à travers les vacances commerciales de nos centres-villes, qui trouve sa source à la fois dans les contrecoups de la précédente crise (financière) et des mutations des formes du commerce (notamment le développement du commerce en ligne, des plates-formes…).

Dans l’artisanat, la coiffure, le commerce de fleurs, les activités de réparation ont également perdu de nombreux emplois (près de 12000 dans la coiffure). Les secteurs du commerce de détail non alimentaires touchés par les confinements sont donc des activités déjà fragilisées.

Pour les indépendants qui gèrent ces entreprises, la catastrophe financière est double : à la perte de revenus (pas de chômage partiel possible, droits au chômage limité) s’ajoute la perte de patrimoine (baisse de valeur des fonds de commerce en cas de vente…).